Flow Studios : Le making of

Nous avons discuté avec Luke Aaron Clark de ce qui l’a inspiré à créer Flow Studios. Poursuivez la lecture pour découvrir comment il a converti une ancienne mairie abandonnée en studio d’enregistrement résidentiel ultramoderne.

Qu’est-ce qui vous a incité à construire un studio d’enregistrement résidentiel ?

En définitive, c’est cette quête sans fin du son parfait – celui que l’on imagine dans sa tête. Je voulais créer un environnement qui offre la meilleure chance possible de capter l’énergie ou l’esprit de cette idée initiale. Un espace créatif où cette vision qui n’est pas encore articulée peut être nourrie et menée à bien.

Dans le cadre de mon travail de compositeur et d’artiste sonore, j’ai participé à des résidences d’artistes et de compositeurs très singulières, et beaucoup voyagé dans le monde entier pendant huit ans. J’ai découvert qu’un cadre résidentiel pouvait m’inspirer à la fois plus de créativité et de productivité.

Ce sont ces expériences qui m’ont permis de comprendre l’importance pour un artiste de travailler dans un environnement adéquat.

Aujourd’hui, j’ai le désir d’aider d’autres personnes à concrétiser leurs aspirations créatives.

Comment avez-vous trouvé le bon endroit ?

Je suis né à Brighton et j’ai vécu et travaillé à Londres pendant un moment. Ensuite, j’ai travaillé dans le monde entier, en Europe, en Amérique du Nord et du Sud, en Asie, avant de finir par m’installer en France. Par conséquent, mon carnet d’adresses était assez diversifié. Je cherchais un endroit qui soit accessible pour les visiteurs du Royaume-Uni, de Paris et de Rennes, mais aussi pour ceux du monde entier.

Mon idée de départ était de construire un studio d’enregistrement à partir de plusieurs containers de transport empilés. Je me suis mis en quête d’un terrain disposant d’un lac et de terres boisées. En raison des lois sur l’agriculture, les autorisations étaient trop difficiles à obtenir et aucune autre propriété commerciale viable ne s’est présentée. J’ai donc commencé à chercher des maisons anciennes à convertir.



MAIRIE DE CHAILLAND, 22 JUILLET 1922 (À DROITE DE L’ÉGLISE)

 

C’est là que vous avez trouvé la propriété à Chailland ?

Oui, j’avais presque fait une croix dessus, sachant qu’elle était située à côté d’une église romane du XIe siècle. En visitant le bâtiment, je me suis rendu compte qu’il était surélevé par rapport à la ville, à l’orée de la forêt qui surplombe la vallée. C’est un endroit à couper le souffle !

La propriété avait une taille qui correspondait parfaitement à mes besoins. Elle possédait aussi une histoire intéressante, car il s’agissait de l’ancien hôtel de ville de Chailland. À l’arrière du bâtiment, il y avait une petite prison où l’on mettait les ivrognes. Elle sert maintenant de salle de piano.

Lorsque la mairie a été déplacée, les lieux ont été convertis en six appartements, avant de rester vides pendant sept ans.

C’est là que vous avez entamé les travaux ?

J’ai signé les papiers le lendemain de la naissance de mon fils cadet. Il a fallu un certain temps pour obtenir le permis de construire, puis la démolition a pu commencer. C’était passionnant, même si je manquais vraiment d’expérience au départ. Heureusement, la naïveté peut parfois être une alliée. Elle nous donne le courage de faire ce que nous n’aurions peut-être pas entrepris si nous avions su à quoi nous attendre.

Ma force morale et mon mental ont été mis à rude épreuve. Au départ, ça a été un vrai challenge.

En fait, ça l’a été tout du long… mais particulièrement au début ! Élever de très jeunes enfants en manquant de sommeil, enchaîner les longues journées de démolition très physiques, gérer une équipe de construction tout en faisant face aux complexités des lois françaises, s’approvisionner en matériaux, apprendre une nouvelle langue, garder une longueur d’avance sur les plans…

Quel type de plans aviez-vous établis ?

J’ai interviewé quelques acousticiens et sélectionné John Brandt, acousticien et concepteur de studios de renommée mondiale. Il est américain, bien que basé à Djakarta en Indonésie. Je lui ai envoyé les plans originaux du bâtiment et nous avons décidé ensemble de la meilleure répartition des zones. John a ensuite élaboré un plan architectural, ainsi que des schémas pour le câblage audio et la climatisation. Il a également créé un plan incroyablement détaillé spécifiquement pour le traitement acoustique. Ces plans étaient absolument essentiels et constituaient le schéma directeur de chaque partie du bâtiment. John est quelqu’un d’extraordinaire et il a été un soutien incroyable tout au long du projet.

Comment le processus de construction a-t-il commencé ?

Il a fallu apporter quelques modifications au bâtiment, notamment surélever le plancher de la régie, construire des murs remplis de sable, démolir d’anciennes cheminées… Nous avons également supprimé deux étages afin d’obtenir de la hauteur supplémentaire pour améliorer l’acoustique. Tous les murs ont été mis à nu. Une fois l’ossature du studio obtenue, nous avons commencé à refaire la maçonnerie et à installer de faux plafonds à double plaque de plâtre.

Il était alors temps de commencer à construire la charpente du traitement acoustique. En me penchant sur les plans architecturaux détaillés, j’ai compris que j’aurais besoin d’aide et de quelqu’un avec qui parler anglais. Je me suis mis en quête de menuisiers dans les environs de Brighton et Hove, et suis tombé sur Darren Gregory. J’ai consulté sa page Facebook et j’ai vu qu’il venait de fabriquer des bacs pour vinyles, qu’il vendait. Il avait sa propre collection de synthés et de machines vintage. Il venait à peine de se lancer en solo comme menuisier, après avoir travaillé pour une entreprise plus importante au sein d’une équipe. Dès notre première discussion, j’ai su qu’il était l’homme de la situation. Darren a pour ainsi dire vécu avec nous, par intermittence, pendant presque un an et demi. Nous sommes devenus des amis proches. Je n’aurais jamais pu construire ce studio sans lui.

De quel type de traitement acoustique disposez-vous dans le studio ?

John Brandt a conçu toute une série de traitements acoustiques différents.

Les murs principaux sont recouverts de planches en contreplaqué de 60 cm sur 1,80 m de profondeur variable. À l’intérieur, on trouve des guides d’ondes inclinés remplis de laine de roche et d’isolant acoustique. Le tout est ensuite recouvert de tissu ou de tissu bardé de bois.

Chaque pièce est équipée de réflecteurs d’angle qui agissent comme des bass traps élaborés, d’absorbeurs à membrane, qui sont des plaques d’acier flottantes conçues pour réduire la fréquence de résonance d’une pièce, et de murs cannelés qui harmonisent le son direct et le son réfléchi. Dans la salle de piano, nous avons des polycylindres, qui sont comme les anciens diffuseurs que l’on voit sur les orgues d’église. Enfin, nous avons des diffuseurs à racine primitive. L’un d’entre eux est le grand diffuseur ovale que vous pouvez voir dans la salle principale. Ces diffuseurs sont également placés sur les murs, ce qui permet de préserver l’énergie acoustique du studio entier, tout en éliminant les déséquilibres de réverbération.

Qu’espérez-vous de ce studio ?

En définitive, je voudrais que le studio aide les artistes à atteindre un succès commercial tout en préservant leur intégrité artistique.

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